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Peut-on surmonter la crise ?

Editorial La Presse

 

En haussant le ton depuis des semaines, l’Ugtt serait chatouillée par l’idée d’un nouveau come-back fracassant comme étant la principale force de contre-pouvoir à même de combler le déséquilibre généré par des partis en perte de vitesse. Les grèves étant sa principale puissance de feu, la Centrale syndicale a lâché la bride aux syndicats de tous les secteurs pour débrayer, bloquer les sites de production ou même entraver le service public. En quête désespérée d’un dialogue avec le Chef de l’Etat, Taboubi  recourt à l’intimidation faisant miroiter qu’il serait manifestement le seul à entendre les sirènes du devoir qui l’appellent. Fort de  ses vieilles gloires politiques du temps de Bourguiba et de Ben Ali, l’Ugtt ne cesse de tenir un discours d’autorité qui trouve un écho favorable auprès des détracteurs de Saïed et cherche à grossir les rangs de l’opposition par cet outsider à la recherche d’un bol d’air frais. Taboubi a ainsi profité du faible taux de participation aux législatives pour pointer le bout de son chapeau en vue d’admonester un Saïed  qui reste droit dans ses bottes, n’accordant aucun intérêt à l’initiative politique pour une sortie de crise en cours d’élaboration par l’Ugtt et ses alliés.

D’un tempérament de lutteur dans le désert,  Saïed lâche ses coups, décochant flèche sur flèche. L’arrestation du SG du syndicat spécifique de Tunisie Autoroutes, après la visite de Saïed à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina, est une nouvelle orientation visant à éjecter sèchement l’Ugtt du paysage politique. De ce fait, la confrontation serait de mise si chacun campe sur sa position, mais ce n’est pas l’affrontement qui va atténuer les angoisses profondes du peuple. Certes, beaucoup de revendications méritent d’être prises en considération, mais nul n’a le droit de prendre l’Etat en otage, fût-ce l’Ugtt. Mais pour surmonter la crise et passer ce trou d’air, des solutions doivent être trouvées ensemble. Car l’application brutale des recommandations du FMI ou des mesures prévues dans le cadre de la LF 2023 sans concertation avec le partenaire social ne font qu’attiser les hostilités. Mais entraver le service public au niveau du transport, de l’éducation ou de la santé est inadmissible. D’autres formes de contestation sont possibles sans faire saigner les caisses de l’Etat et sans prendre en otage le citoyen.

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Un commentaire

  1. KHEMIRI

    4 février 2023 à 21:14

    Avec tout le respect que je vous dois en tant que concitoyen et lecteur attentif de votre journal, force est de constater que vous êtes toujours « droit dans vos bottes » comme Kaïs Saïed pour être loyalement de son côté malgré les dérives du pouvoir et son inaptitude flagrante de pas pouvoir sortir le pays de la crise. Nous tournons en rond depuis des mois sans savoir comment sortir le pays de cette crise qui perdure. Vous aurez été avisé si vous aviez détaillé les autres formes de concertation. Ainsi vos lecteurs auraient été éclairés. Au fait, la Loi des Finances 2023 est-elle vraiment applicable?

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